Dérives d’Elise (errance amoureuse 4 )

ImageIl est entré dans la chambre. Minuit, lui ou un autre… Il est plutôt beau, pas beau comme Antonio, il ne faut pas exagérer, mais il fera l’affaire. D’ailleurs qui pourrait soutenir la comparaison? Antonio, c’était un Dieu, il m’a révélée à moi-même. Je n’ai rien regretté. Le tango c’était une passion commune qui nous liait, même si moi je voulais l’exclusivité… L’exclusivité avec un tanguero c’est peut-être trop demander.

Il s’assoit sur mon lit. Il sue fort, me demande si je veux boire quelque chose. Un whisky? Apparemment il y a des mignonnettes dans le frigo. 

– C’est quoi ton prénom? 

– Elisa.

– Moi c’est Jean Pierre.

– Et tu fais quoi dans la vie Jean Pierre?

– Représentant de commerce. Et toi?

– Moi, rien (enfin je danse et j’aime, donc rien). 

J’aime, j’ai aimé, j’aime toujours. Ou bien alors j’aime une image. Quelle importance, qu’importe le flacon… A propos de flacon, la mignonnette… Le verre à dents fera l’affaire. Je bois mon whisky cul sec en faisant un peu la grimace puis je relève la tête.

– J’aime tes cheveux noirs. Tu es de quelle origine?

– Un peu sicilienne, un peu manouche. On peut arrêter de parler…

Ca lui coupe la chique.

– Tu peux me baiser si tu veux. Tu es venu pour ça, non?

Il ne dit plus rien. Il arrache le ruban rouge de mes cheveux. Il me caresse le cou et me mordille l’oreille. Puis il mord plus fort. Il s’empare de ma bouche et l’embrasse sans tendresse, ce n’est même plus un baiser. Je lui dis “vas-y”. Il défait les boutons de mon chemisier, je ne résiste pas. Il passe sa main sous mon soutien-gorge, caresse, malaxe, puis il arrache tout et me regarde avec un sourire un peu goguenard, un sourire de propriétaire.

– Tout ça c’est à moi… Tu es belle, ma chérie, tu es belle…

Sa chérie d’un soir ne pipe mot. Il me mord alors sauvagement les seins, je voudrais crier mais je me retiens, de mes ongles carmins je lui griffe le cou, à mon tour je lui arrache sa chemise. Mes cheveux retombent sur son torse. J’ai presque envie de pleurer, je voudrais l’abandon total. Ma jupe tombe, puis mes bas, il me caresse, c’est bien ma petite chérie, il embrasse mes pieds.

– Tu peux me prendre maintenant. C’est moi qui donne les ordres. Il me lèche le clito, doucement puis plus fort, la douceur n’est pas son fort.

– Tu es d’accord pour que je te prenne par derrière?

– Un autre whisky alors…

Je bois goulûment. Je l’ai déjà fait avec Antonio, mais j’étais plus lubrifiée. Allez, on y va, adelante… Couchée sur le ventre, je le laisse s’enfoncer en moi. J’étouffe mes cris dans l’oreiller. Tout le temps je pense à Antonio. J’ai le cul à l’air et les pensées en vrac.

– C’était bon? Tu es une fille géniale.

– Je suis fatiguée maintenant. Je dois dormir.

– Trop de gymnastique. Je ne t’ai pas fait trop mal?

– T’inquiète pas. Mais j’ai besoin d’être seule.

– Tu es sûre? Tu ne veux pas que je reste avec toi?

Je suis sûre. Je vais dans la salle de bains. Je me recoiffe devant la glace. J’avale un dernier whisky et un somnifère et me couche toute nue sur le lit. Au lointain j’entends la vague rumeur de la ville et la sirène d’une ambulance.

 

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